Les gouvernements ont laissé tomber les jeunes travailleurs canadiens: Le CTC réclame une stratégie nationale pour l’emploi
OTTAWA ― Beaucoup trop de jeunes travailleurs canadiens sont chômeurs ou sous-employés et les gouvernements doivent élaborer une stratégie pour résoudre ce problème qui persiste depuis la récession de 2008, a affirmé Hassan Yussuff, président du Congrès du travail du Canada.
« Les jeunes veulent travailler et apporter leur contribution. Ils veulent s’établir dans la vie, mais il arrive trop souvent qu’ils ne trouvent pas de travail ou qu’ils soient bloqués dans des emplois à court terme, à temps partiel et mal rémunérés. En n’agissant pas, les gouvernements les ont laissé tomber. Nous leur devons mieux que cela. »
M. Yussuff réagissait à la publication par Statistique Canada de son Enquête sur la population active de mai 2014. En mai, le taux de chômage officiel était de 7,0 % et le taux de sous-emploi était de 14,7 %. Dans le groupe des 15 à 24 ans, 13,3 % des travailleuses et travailleurs étaient en chômage et 30,4 % étaient sous-employés. Les travailleurs sous-employés peuvent inclure les personnes à temps partiel qui souhaitent travailler à plein temps ou celles qui ont tout simplement renoncé à chercher du travail. Statistique Canada ne décrit aucun de ces groupes comme étant au chômage, mais ils sont sous-employés.
M. Yussuff a également souligné que les données du recensement de 2011 de Statistique Canada démontraient que 42,3 % des jeunes adultes de 20 à 29 ans vivaient chez leurs parents, comparativement à 27 % en 1981, notant que le fait d’habiter à la maison aura également un impact sur le montant que leurs parents pourront épargner pour leur retraite.
Selon le Conference Board du Canada, les employeurs canadiens ont dépensé en 2011 seulement 688 $ par employé pour la formation, tandis que les employeurs américains ont dépensé en moyenne 1 071 $ par employé, soit environ 400 $ de plus par année et par employé qu’au Canada.
« Nos gouvernements parlent d’investir dans l’emploi, mais, en réalité, le Canada accuse en retard important. Il est temps de joindre le geste à la parole et que les gouvernements élaborent des stratégies du marché du travail qui permettront aux jeunes de trouver un travail enrichissant à temps plein », a déclaré M. Yussuff.
Analyse rapide d’Angella MacEwen, économiste principale du CTC
Statistique Canada a rapporté une perte de 29 000 emplois à temps plein en mai et une augmentation de 55 000 emplois à temps partiel. Au cours des 12 derniers mois, toute la croissance de l’emploi a été enregistrée dans le travail à temps partiel, avec un gain net de 112 000 emplois à temps partiel. En mai, plus d’un million de travailleuses et de travailleurs au Canada occupaient un emploi à temps partiel mais souhaitaient travailler à temps plein. Il s’agit du nombre le plus élevé de personnes sous-employées à temps partiel enregistré au mois de mai depuis que Statistique Canada a commencé à recueillir ces données en 1997.
La croissance de l’emploi reste axée dans le secteur privé, avec des pertes d’une année sur l’autre dans le secteur public et chez les travailleurs autonomes. Il y avait 6 000 travailleurs de moins dans l’enseignement et 23 000 travailleurs de moins dans l’administration publique qu’en mai l’année dernière. L’industrie de la construction a connu la plus forte baisse annuelle de l’emploi, avec une perte de 39 000 emplois. La croissance de l’emploi a été la plus marquée dans les secteurs de la santé et de l’aide sociale.
Le taux de chômage chez les immigrants admis depuis 5 ans ou moins était de 12,4 % en mai, un taux légèrement supérieur à celui en mai 2013, qui était de 12,1 %. Le taux de chômage chez les nouveaux arrivants qui sont immigrants admis depuis 5 à 10 ans était de 8,7 %, une amélioration par rapport au taux de 9,9 % en mai 2013. C’est encore nettement plus élevé que le taux de chômage de 7,0 % parmi les natifs du Canada, ce qui indique que les nouveaux arrivants ont besoin de services pour les aider avec le marché du travail canadien.
Le Congrès du travail du Canada, voix nationale du mouvement syndical, représente 3,3 millions de travailleuses et travailleurs canadiens. Le CTC réunit les syndicats nationaux et internationaux du Canada, les fédérations provinciales et territoriales du travail et 111 conseils du travail régionaux.
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