
N’y touchez pas si vous ne pouvez pas l’améliorer — Le Programme des aides familiaux résidants
Fin 2014, le gouvernement a annoncé des changements au Programme des aides familiaux résidants, l’un des volets du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), sous forme de nouvelles catégories pour les travailleuses et travailleurs peu qualifiés et d’autres pour la main-d’œuvre très qualifiée :
- Les aides familiaux pour enfants de moins de 18 ans occupent des postes requérant peu de qualifications (gardiennes d’enfants, gouvernantes et aides aux parents).
- Les aides familiaux pour personnes ayant des besoins médicaux élevés telles que les personnes âgées ou souffrantes
- d’un handicap et/ou d’une maladie chronique. Cette catégorie inclut des postes requérant des personnes très qualifiées et d’autres peu qualifiées, dont des infirmières et infirmiers autorisés et des infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés.
Depuis le lancement du Programme des aides familiaux résidants, Citoyenneté et Immigration Canada a rejeté 90 % des demandes soumises par des travailleuses et travailleurs souhaitant travailler au Canada dans ce cadre. 917 demandes ont été rejetées et 92 acceptées. Ce taux de rejet est extraordinairement élevé.
Parmi les demandeurs approuvés, 68 % sont très qualifiés et 32 % peu qualifiés. Les infirmières et infirmiers autorisés représentent la majorité des demandeurs très qualifiés acceptés.
Le Congrès du travail du Canada a demandé un examen clair et transparent du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Le Congrès s’inquiète que ces modifications au Programme des aides familiaux résidants n’apportent aucune amélioration. Au contraire, elles empirent la situation. Pendant les 4 premiers mois de fonctionnement, le nouveau Programme des aides familiaux résidants semble avoir fortement favorisé les professions à niveau de qualifications élevé.
Le Programme permet à un employeur canadien d’engager un travailleur migrant pour s’occuper de ses enfants et d’autres membres de sa famille nécessitant des soins. L’employeur doit demander une étude d’impact sur le marché du travail (EIMT), et obtenir une approbation, avant d’embaucher un travailleur étranger dans le cadre du programme. Cela garantit qu’aucun travailleur canadien ou résident permanent n’est prêt à faire le travail.
Le travail domestique est l’un des emplois les moins rémunérés, ici comme ailleurs. Nous voulons que le Programme des aides familiaux résidants soit modifié pour inclure l’accès à la résidence permanente pour les migrantes et migrants de ces catégories dès leur arrivée au Canada.
C’est le meilleur moyen de protéger les aides familiaux résidants des mauvais traitements et de l’exploitation.