Résilience, détermination et ambition en 2022
par Bea Bruske
Je crois que nous pouvons tous convenir que l’année 2021 a été difficile. La pandémie que nous espérions presque finie se poursuit par Ia propagation de nouveaux variants et de nouvelles perturbations.
Cependant, nous avons vu en 2021 des indications de ce qui est possible quand les gens s’unissent pour une cause commune. Les travailleurs et travailleuses ayant acquis de l’assurance exigent mieux. Les gens cherchent des emplois comportant des horaires réguliers, de meilleurs salaires et moins de précarité. Le taux de syndicalisation a augmenté au cœur d’une pandémie.
C’est là l’énergie que les syndicats apportent à l’année 2022. À l’heure où tout le monde commence à mettre en œuvre ses résolutions du Nouvel An, nous souhaitons vous en indiquer quelques-unes de notre cru, que nous entendons bien tenir.
L’heure est venue de bâtir et d’exiger mieux. À midi le 4 janvier, les PDG les mieux rémunérés du Canada avaient déjà gagné ce que la travailleuse ou le travailleur moyen gagnera pendant l’année entière. C’est pour cela que les syndicats du Canada ont résolu que l’année 2022 sera l’année où les plus riches du pays paieront leur juste part d’impôt.
Ça suffit, les rémunérations de 10 millions de dollars pour les cadres supérieurs! Ça suffit, les échappatoires fiscales et les programmes de renflouage qui profitent aux millionnaires et aux milliardaires! C’est le personnel de première ligne qui nous tient tous aller depuis 22 mois. Il est inadmissible qu’il ait du mal à joindre les deux bouts alors que les personnes dont les revenus sont les plus élevés ont eu une de leurs années les plus profitables en 2020.
En 2022, nous devons résoudre de réparer l’assurance-emploi de façon permanente et de cesser de permettre qu’un si grand nombre de travailleurs et travailleuses et leurs familles soient laissés pour compte par ce régime quand les temps sont durs. Comme le variant Omicron est en train de nous le montrer, nous ne pouvons pas nous contenter de répondre à chaque vague à mesure qu’elle nous déferle dessus plutôt que de nous préparer à la prochaine crise. Les soutiens des personnes en chômage étaient déjà insuffisants avant le début de la pandémie, et la nouvelle prestation en cas de confinement est loin de combler les lacunes.
Notre système de santé public a été grandement éprouvé par la pandémie et la pénurie de main-d’œuvre chronique. Le personnel de la santé est débordé et sous-payé, et le taux d’épuisement professionnel en son sein n’a jamais été aussi élevé. Nous devons résoudre de renforcer le système de santé public, en commençant par investir dans le recrutement de personnel infirmier et de professionnels de la santé. Et nous pouvons sauver des vies et améliorer les conditions de vie en retirant les profits des soins de longue durée.
Vu le grand nombre de personnes qui n’arrivent pas à suivre la hausse des prix des nécessités, nous devons résoudre de rendre la vie plus abordable en 2022. Nous pouvons permettre aux familles d’économiser des milliers de dollars en investissant dans le logement à prix abordable, en rendant les services de garde d’enfants accessibles à tous les parents et en mettant en œuvre l’assurance-médicaments universelle.
Un changement positif est à la portée de la main – pourvu que le mouvement syndical puisse travailler avec les gouvernements, la société civile et le monde des affaires pour le mettre en œuvre. Or, nous pouvons d’ores et déjà tirer des leçons des 22 mois de pandémie que nous avons vécus et procéder aux bons investissements – afin que nos communautés soient prêtes quand la prochaine crise frappera.
2021 nous a montré que le chemin peut être difficile. Nous devons résoudre de répondre ensemble par la résilience, la détermination et une vraie ambition de mieux faire en 2022.
Bea Bruske est la présidente du Congrès du travail du Canada. Suivez-la sur Twitter @PresidentCLC