Un syndicat obtient le plus important remboursement au titre de l’équité salariale de l’histoire
Le 29 octobre 1999, le gouvernement fédéral décide de procéder aux plus importants règlements financiers et rajustements salariaux au titre de l’équité salariale de l’histoire du Canada. C’est une belle victoire pour l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) qui avait déposé la plainte initiale en 1984 auprès de la Commission canadienne des droits de la personne au nom de ses membres. Des années de litiges juridiques et de campagnes populaires pour faire reconnaître la discrimination salariale et l’éliminer aboutissent enfin.
L’équité salariale signifie que le travail des femmes et des hommes est respecté, apprécié et rémunéré de la même façon. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour de nombreuses travailleuses au Canada, où l’écart salarial entre les femmes et les hommes reste important. Grâce au mouvement syndical, cet écart s’est déjà nettement réduit pour les femmes syndiquées, mais l’équité des revenus pour toutes les travailleuses reste l’objectif final.
Le mouvement syndical et les organisations féministes revendiquent depuis des dizaines d’années l’amélioration du régime fédéral d’équité salariale et que l’approche fondée sur les plaintes soit remplacée par une législation proactive. En 2000, cette revendication est l’une des priorités de la Marche canadienne des femmes, où des milliers de femmes, des syndicats et des organisations féministes nationales se mobilisent pour une stratégie globale d’élimination de la pauvreté et de la violence contre les femmes.
En 2001, le gouvernement fédéral nomme un Groupe de travail sur l’équité salariale. Au terme d’un processus approfondi, le Groupe de travail formule plus d’une centaine d’importantes recommandations pour venir à bout de l’écart salarial dans le pays. Son rapport publié en 2004 reconnait également l’existence d’une discrimination salariale envers les personnes handicapées et les travailleurs et travailleuses autochtones ou racialisés.
Les syndicats canadiens se battent pour la mise en œuvre de ces recommandations. Ils condamnent la décision du gouvernement libéral actuel de retarder toute initiative relative à l’équité salariale jusqu’en 2018, malgré les nobles promesses électorales et le fait d’avoir publiquement déclaré inacceptable l’existence d’un écart salarial entre les femmes et les hommes aujourd’hui au Canada. Après deux années au pouvoir, le gouvernement a également failli à sa promesse d’abroger Loi sur l’équité dans la rémunération du secteur public, qui retire aux travailleuses de la fonction publique fédérale le droit à l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale.
Seules deux provinces, l’Ontario et le Québec, ont mis en place une législation proactive sur l’équité salariale couvrant les travailleuses des secteurs public et privé. Ces lois obligent les employeurs à prendre des mesures concrètes pour déceler et éliminer la discrimination salariale. Plusieurs provinces ne disposent d’aucune législation en matière d’équité salariale. Les syndicats revendiquent la mise en place d’une législation proactive sur l’équité salariale dans chaque province et territoire pour veiller au respect des droits des travailleuses des secteurs public et privé.
Les négociations collectives et les lois sur l’équité salariale réduisent sensiblement l’écart salarial des femmes. Car ensemble, les femmes et leurs syndicats négocient des salaires à la mesure des compétences, de la formation et des responsabilités. Et grâce à l’équité salariale, les femmes gagnent plus et dépensent davantage pour leurs familles et dans la collectivité.