La renégociation de l’ALENA offre la possibilité d’une plus grande équité, selon les syndicats du Canada
Les syndicats canadiens sont heureux d’apprendre que le Canada est prêt à se retirer de l’ALENA, affirmant que la renégociation de l’accord offre la possibilité de prendre une nouvelle approche en matière de commerce qui accorde la priorité aux travailleuses et travailleurs et à l’environnement.
Dans une déclaration envoyée aujourd’hui à la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, le Congrès du travail du Canada souligne qu’au cours des 20 dernières années l’ALENA n’a pas répondu aux attentes des travailleuses et travailleurs canadiens.
« Loin de créer de bons emplois et la prospérité, l’ALENA a fait disparaître des emplois sûrs, bien rémunérés, et a dévasté nombre de collectivités canadiennes dépendant du secteur manufacturier », peut-on lire dans la déclaration. « Si les échanges commerciaux et la croissance économique se sont améliorés, ce sont les grandes entreprises et les investisseurs qui en ont le plus profité, au détriment des travailleuses et des travailleurs. »
La déclaration, issue de pourparlers réunissant des représentants de la société civile et de syndicats des secteurs privé et public représentant les travailleurs de toutes les industries et services, propose neuf réformes qui sont essentielles à toute renégociation :
- Il convient de renforcer fondamentalement les accords parallèles sur le travail et sur l’environnement en les intégrant dans l’accord principal et en les assujettissant à des sanctions commerciales.
- Le chapitre 11 de l’ALENA sur le mécanisme de règlement des différends, qui accorde des droits particuliers aux investisseurs étrangers et permet aux grandes entreprises de poursuivre les gouvernements, doit être aboli.
- L’investissement et l’emploi entre les pays dans les principaux secteurs de production de biens doivent être proportionnels, obligeant ainsi les multinationales à produire des biens là où elles vendent.
- Le Canada doit protéger l’accès à des aliments de haute qualité produits localement et appuyer les petites exploitations agricoles familiales et les collectivités rurales en protégeant la gestion de l’offre.
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Les services publics existants ainsi que ceux à venir, notamment tout nouveau programme national d’assurance-médicaments, doivent être protégés.
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Le conflit du bois d’œuvre doit être réglé de façon équitable.
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Tout nouvel accord doit faire une utilisation cohérente et stratégique des marchés publics pour atteindre les objectifs du Canada en matière de développement économique.
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Les secteurs non assujettis aux règles de l’ALENA ne doivent pas faire l’objet de nouvelles négociations.
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Les syndicats et les organisations de la société civile du Canada doivent siéger à la table pour participer aux discussions dès le départ.
Les syndicats du Canada en collaboration avec ses alliés déploieront tous les efforts nécessaires pour que les nouveaux accords commerciaux soient équitables et protègent les droits des travailleuses et des travailleurs, les services publics, le droit du gouvernement de légiférer dans l’intérêt public et notre environnement.
La déclaration complète se trouve ici.