Le 15 janvier 1915, Ralph Chaplin a fini de composer un poème qu’il avait commencé à écrire l’année précédente pendant qu’il faisait un reportage sur la grève des mines de charbon du comté de Kanawha à Huntington, en Virginie-Occidentale. Malgré ses regrets ultérieurs – Chapman était un dévoué Wobbly qui en est venu plus tard à déplorer le succès du syndicalisme industriel – Solidarity Forever (Solidarité mes frères et mes sœurs) est devenu l’hymne le plus célèbre du mouvement syndical.
Le poème de Chaplin, chanté sur l’air de John Brown’s Body, air sur lequel a également été chanté le Battle Hymn of the Republic (hymne de bataille de la République), est peut-être la plus facile à reconnaître et la mieux connue des chansons syndicales.
Rédigé en tant que chanson pour les Industrial Workers of the World (IWW), le poème a servi de chant de marche pendant une manifestation contre la faim à Chicago le jour même où il a été achevé.
Plus tard, Chaplin a dit regretter grandement que son poème – qui incite les travailleurs à s’unir et à conquérir le monde – soit devenu un hymne des syndicats industriels et des partis politiques sociaux-démocrates ou travaillistes. Il reste que d’innombrables chanteurs et musiciens ont interprété la chanson depuis un siècle. Les syndicats ont même composé des variations du poème initial qui témoignent de l’évolution de la composition des effectifs de leurs membres et des priorités nouvelles.
De plus, les paroles ont été adaptées à l’évolution de la composition et des priorités du mouvement syndical.
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Solidarité mes frères et mes sœurs
Paroles françaises: Jean Baumgarten 1915
Nous engraissons le capital et ses usines
Enchaînés du matin au soir à la machine
Pour notre peine, des salaires de famine
Mais l’union nous rendra forts
Refrain
Solidarité mes frères et mes sœurs
Solidarité mes frères et mes sœurs
Solidarité mes frères et mes sœurs
Ensemble nous vaincrons
Mais si un jour nous arrêtons tous nos machines
Mais si un jour nous occupons tous nos usines
Puissants patrons vous ferez alors tristes mines
Car l’union nous rendra forts.
Refrain
En combattant pour elle, la classe ouvrière
Apportera un ordre nouveau sur la terre
Au coude à coude restons unis, prolétaires
C’est l’union qui nous rend forts.
Refrain
N.b.: une âme charitable a ajouté «et mes soeurs» au refrain de la version québécoise de la chanson. Cliquez pour entendre la version «originale» (et passablement martiale) de la traduction.
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Version canadienne
Nous sommes les femmes du syndicat
et menons notre combat
Nous défendons nos choix
et nous revendiquons nos droits
La lutte pour la justice,
la liberté nous gagnerons
Avec les femmes nous vaincrons!
Refrain
Avec nos frères et nos sœurs nous pouvons rendre notre syndicat fort,
Le respect et l’égalité, nous les attendons encore.
Nous ne tolérerons plus les injustices et les torts,
Car l’union nous rend forts.
Refrain
Quand le racisme aura enfin été vaincu,
Du pouvoir, le mouvement syndical en aura deux fois plus,
L’égalité pour tous, il faut qu’on l’instaure,
Car l’union nous rend forts.