Les syndicats du Canada réclament des solutions à long terme à la violence fondée sur le sexe
À l’occasion de la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, les syndicats du pays réclament du fédéral des solutions à long terme pour aider les survivantes de la violence fondée sur le sexe et éradiquer ce fléau.
Ce 6 décembre marque le 31e anniversaire de la tuerie de l’École Polytechnique de Montréal. Ce massacre, jusque-là le pire perpétré au Canada, a coûté la vie à 14 femmes.
En avril de cette année, ce record a été dépassé lorsque 22 personnes ont été tragiquement tuées en Nouvelle-Écosse.
Marie Clarke Walker, la secrétaire-trésorière du CTC, estime que ces deux tragédies motivées par la misogynie ont mis en lumière la létalité de la crise de la violence fondée sur le sexe au Canada. « Toutefois, cette crise ne se limite pas aux tueries : au Canada, une femme est tuée par son partenaire intime ou son ex-conjoint tous les six jours », souligne-t-elle.
La pandémie de COVID-19 a exacerbé la crise. Puisque de nombreuses personnes ont perdu leur emploi ou télétravaillent, les victimes de violence familiale sont prises à la maison avec leur agresseur. Elles peuvent avoir plus de difficulté à demander de l’aide, à communiquer avec leur famille et leurs amis ou à faire des plans pour se sauver.
Même lorsqu’une femme a le courage de quitter le foyer, elle ne trouve pas toujours un endroit sûr où aller. Avant la pandémie, les refuges pour victimes de violence familiale du pays refusaient plus de 19 000 femmes et enfants par mois. Aujourd’hui, 61 % des refuges pour femmes rapportent une montée en flèche de la demande de services à un moment où ils doivent réduire leur capacité pour respecter les directives des autorités de la santé publique.
« Nous applaudissons l’investissement de 100 millions de dollars pour les refuges pour femmes et les centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle que le gouvernement fédéral vient d’annoncer pour aider à faire face à l’augmentation de la demande. Mais c’est loin d’être suffisant pour vraiment s’attaquer à la crise de la violence fondée sur le sexe au Canada, de dire Mme Clarke Walker. Une hausse ponctuelle du financement ne permettra pas de réparer notre infrastructure sociale en ruine. Les organismes antiviolence ont besoin d’un financement de fonctionnement à long terme pour aider efficacement les survivantes et assurer la sécurité de tous et toutes. »
Les personnes trans, autochtones, noires et racialisées, les femmes ayant un handicap, réfugiées ou migrantes et les femmes sans papiers font face à des risques et des obstacles importants lorsqu’elles essaient d’obtenir de l’aide. Ces groupes sont souvent les plus touchés par la pression accrue exercée sur les services.
« En même temps que nous rendons hommage aux vies perdues à cause de la violence fondée sur le sexe, agissons aussi pour prévenir de futures tragédies. Aucune personne qui vit une situation de violence ne devrait se heurter à une porte close en cherchant de l’aide. Il faut investir maintenant », a déclaré Mme Clarke Walker.
Suivez le lien pour trouver une vigile virtuelle le 6 décembre dans votre localité.