Au Canada, un travailleur est un travailleur est un travailleur
L’organisation syndicale la plus grande du Canada soutient qu’il est temps que toutes les personnes qui travaillent dans toute province, toute ville et tout territoire du Canada, que ce soit dans une usine, un foyer ou un champ, soient traitées également, y compris des milliers de travailleurs et travailleuses migrants qu’ils cherchent ou non à obtenir la résidence permanente au Canada.
« Les travailleurs et les travailleuses qui mettent leurs compétences et leurs efforts à contribution pour nous aider à bâtir notre économie, nos collectivités et nos foyers méritent d’être traités de façon équitable et égale selon la loi », a déclaré Marie Clarke Walker, vice-présidente exécutive du CTC, qui a ajouté que les travailleurs et les travailleuses migrants qui viennent au Canada devraient se voir accorder le statut d’immigrant reçu dès leur arrivée, ce qui leur donnerait accès à la citoyenneté canadienne s’ils souhaitent la demander.
Il a souvent été dit que le Canada est une terre d’immigrants. Fut un temps où le Canada s’enorgueillissait d’être une terre d’avenir et d’accueil. Cependant, la situation a changé ces dernières années.
Pour les travailleurs et les travailleuses migrants, le Canada peut être froid et inhospitalier, comme ses hivers. Bon nombre de ces personnes ont des emplois précaires et ne jouissent pas de la protection des lois fondamentales sur la santé et la sécurité ni des autres protections que la plupart des Canadiens et Canadiennes tiennent pour acquis. Leurs droits varient selon la province où ils travaillent. Les lois fédérales comme la règle des quatre ans adoptée par le gouvernement conservateur favorisent l’exploitation par les employeurs.
Les conseils du travail et les fédérations provinciales du travail travaillent déjà inlassablement avec des organisations locales, des groupes d’employeurs et les gouvernements provinciaux pour assurer aux travailleurs et travailleuses migrants les mêmes protections et le même traitement qu’aux travailleurs et travailleuses canadiens, mais Mme. Walker dit que le gouvernement fédéral est appelé à jouer un rôle lui aussi.
« C’est pour cela que nous avons demandé au nouveau gouvernement fédéral – et lui avons offert notre aide à cette fin – de procéder à un examen des modifications apportées à la législation qui sont destinées à favoriser les bas salaires et les emplois précaires et à créer des obstacles à l’accès à l’égalité que mérite chaque personne qui vient travailler dans notre pays », a déclaré Mme. Walker.
Toutefois, Mme. Walker dit qu’il y a des changements que le gouvernement fédéral peut apporter dès maintenant, comme par exemple l’élimination de la règle des quatre ans et la prestation d’un accès immédiat à des permis de travail ouverts afin que les travailleurs et les travailleuses migrants ne soient plus liés à un employeur unique. De plus, il y a lieu d’assouplir les exigences ayant trait aux connaissances linguistiques dans le cadre des programmes des candidats des provinces.
Le CTC et les syndicats collaborent avec des organisations telles que le Conseil canadien pour les réfugiés à l’organisation d’un rassemblement des travailleurs et travailleuses migrants de tout le pays qui aura lieu au printemps afin de discuter de problèmes communs et d’établir une approche commune pour les régler.
« Depuis quelques années, il a souvent été dit que « le Canada est de retour ». Si tel est vraiment le cas, il est temps de remettre le paillasson devant la porte pour accueillir les travailleurs et les travailleuses et leurs familles », a indiqué M. Yussuff.
Le 18 décembre est la Journée internationale des migrants.