
Le Congrès du travail du Canada offre les meilleures pratiques dans la lutte contre le VIH/sida au Nigeria
En 2014, le Congrès du travail du Canada a entrepris une tâche sans précédent : de regrouper les ressources et les meilleures pratiques en matière de lutte contre le VIH/sida en milieu de travail au Canada et de les offrir au Nigeria.
Après que le CTC ait propos l’idée au Haut-commissariat du Canada au Nigeria, le Congrès du travail du Nigeria (NLC), le gouvernement nigérian, l’Association consultative des employeurs du Nigeria (NECA) et d’autres partenaires clés ont adhéré au projet. L’objectif consisterait à adapter les leçons apprises par le Canada afin d’évaluer la conformité du Nigeria à la norme de l’Organisation internationale du travail (OIT) en matière de VIH/sida et de formuler des recommandations en vue d’apporter des changements.
« Un accord historique a été conclu entre les syndicats, le gouvernement et les employeurs pour qu’ils posent les premiers jalons afin de rendre les milieux de travail du Nigeria des sites de progrès dans la lutte contre le VIH/sida », a déclaré Hassan Yussuff, président du CTC.
Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale du sida le 1er décembre 2015, le Congrès du travail du Canada et son partenaire, la Confédération syndicale internationale (CSI-Afrique), planifient les prochaines étapes pour le Nigeria et étudient la possibilité d’étendre l’accord type à d’autres nations africaines.
Au Nigeria, il reste encore du travail à accomplir pour compléter l’évaluation et terminer les recommandations, et des obstacles se présenteront sans doute, tels que la criminalisation de l’homosexualité dans ce pays.
« Les normes de l’OIT reconnaissent que nous ne pouvons pas lutter contre le VIH/sida sans également lutter contre la stigmatisation, la discrimination et l’inégalité, a déclaré M. Yussuff. Elles doivent également être prises en compte dans le processus. »
En fin de compte, M. Yussuff espère que les tous les principaux acteurs seront autour de la table, ainsi que des représentants invités d’autres gouvernements qui possèdent de solides stratégies en matière de VIH/sida : la Norvège, la Suède, le Royaume-Uni et les États-Unis jetteront les bases pour améliorer les droits de la personne de même que la santé publique.
Les gouvernements participants ont contribué financièrement aux travaux au Nigeria, de même que le Fonds syndical du CTC pour le VIH/sida. Le Fonds a été créé en 2003 pour aider le CTC et ses affiliés à soutenir les syndicats des pays du Sud dans la prévention du VIH/sida et dans l'examen des répercussions sur les travailleuses, les travailleurs et leurs familles.
Depuis sa création, plus de 500 000 $ ont été recueillis et versés dans des programmes en milieu de travail et de sensibilisation du public dans les pays suivants : Nigeria, Tanzanie, Kenya, Zimbabwe, Ouganda, Mozambique, Sénégal, Ghana, Botswana et Rwanda. Le Fonds a appuyé, par exemple, de l’éducation par des pairs, des programmes de dépistage et de conseils, des conférences syndicales sur le VIH/sida, des sondages, la production de matériel de sensibilisation et de formation, ainsi que des projets spécifiques de soutien aux femmes et d’analyse comparative entre les sexes dans les travaux sur le VIH/sida.
« Des milliers de travailleuses et de travailleurs en Afrique ont reçu de l’éducation sur la prévention et des conseils concernant le traitement grâce aux travaux de lutte contre le VIH/sida de leurs syndicats que notre Fonds syndical appuie », a déclaré M. Yussuff.
M. Yussuff considère ce travail comme un élément clé du rôle du mouvement syndical en vue d’atteindre les nouveaux objectifs de développement durable de l’ONU. L’objectif 3 visant à « permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge » comprend la cible de mettre fin au sida d’ici 2030.
« Les syndicats, les gouvernements et les employeurs de tous les pays doivent collaborer pour arriver à atteindre l’objectif des Nations Unies voulant mettre fin à l’épidémie du sida d’ici 2030 », a déclaré M. Yussuff.