Les syndicats célèbrent le soutien du gouvernement de l’Ontario au congé payé pour violence conjugale
Le Congrès du travail du Canada célèbre l’annonce que la loi sur le travail de l’Ontario sera modifiée pour que les victimes de violence conjugale et sexuelle aient droit à cinq jours de congé payé.
« Les syndicats réclament ce congé depuis des années parce que nous savons qu’un congé payé pour cause de violence conjugale aide les survivants à conserver leur emploi et à quitter une relation violente. Et parfois, cela peut être une question de vie ou de mort », a déclaré Hassan Yussuff, président du CTC.
« Le congé payé désigné permet aux personnes victimes de violence de faire le nécessaire pour assurer leur sécurité, ainsi que celle de leurs enfants et famille − comme obtenir de l’aide psychologique, ouvrir un nouveau compte bancaire ou rencontrer un avocat ou la police − des tâches qui doivent être accomplies pendant une journée de travail ordinaire », a-t-il ajouté.
L’Ontario, où cette législation, une section du projet de loi 148, sera adoptée, est la deuxième province au Canada à offrir aux travailleurs cinq jours de congé payé pour violence conjugale. Le Manitoba a été la première à présenter un projet de loi donnant à tous les travailleurs et travailleuses le droit à cinq jours de congé payé, en plus de dix jours non rémunérés et, si nécessaire, jusqu’à 17 semaines de congé non rémunéré.
Le gouvernement fédéral n’a pas encore emboîté le pas, ne proposant qu’un congé non payé dans sa loi d’exécution du budget, le projet de loi C-65. M. Yussuff a témoigné devant le Comité permanent des finances le 9 novembre afin d’exhorter le gouvernement à modifier sa proposition afin qu’elle offre plutôt un congé payé pour cause de violence conjugale.
En 2014, le CTC et l’Université de Western Ontario ont publié en partenariat une étude nationale sans précédent démontrant qu’une travailleuse ou qu’un travailleur sur trois a été victime de violence conjugale, et que cette violence les suit souvent au travail, mettant leur sécurité et leur emploi en péril.
Depuis, les syndicats de tout le pays s’efforcent de négocier des soutiens pour les victimes de violence conjugale à incorporer aux conventions collectives, de former les représentantes et représentants syndicaux à déceler la violence conjugale au travail et à y répondre et de faire modifier la législation pour aider les travailleuses et les travailleurs non syndiqués qui sont des victimes de violence conjugale.