Les syndicats sont déçus que la majorité des députés aient voté en faveur de « passer la Charte au broyeur »
Le président du Congrès du travail du Canada, ainsi que le mouvement syndical, s’est engagé à continuer à s’opposer au projet de loi C-51, le projet de loi antiterroriste vicié et dangereux, qui sera maintenant renvoyé au Sénat après avoir été adopté par la Chambre des communes hier.
« Il est très décevant de voir des députés voter pour priver les Canadiennes et les Canadiens de leurs droits les plus fondamentaux en tant que citoyens pour des raisons qui vont au-delà des préoccupations sécuritaires soulevées par le groupe État islamique et ses partisans. Ils n’ont pas soutenu nos droits et libertés; ils ont plutôt voté en faveur de passer la Charte au broyeur », a déclaré Hassan Yussuff.
Selon M. Yussuff, les nouvelles lois, actuellement examinées par le Sénat, confèrent au SCRS et à la GRC de nouveaux pouvoirs étendus pour intervenir et s’ingérer dans la vie des gens. La définition très large et irresponsable de ce que constitue une menace signifie que les arrêts de travail pacifiques, les grèves sauvages et autres formes de désobéissance civile non violente courent un risque très réel d’être ciblés à tort pour une intervention policière, y compris des arrestations et détentions. Par ailleurs, les nouvelles définitions qui érigent en activité criminelle le fait de « préconiser » ou de « fomenter » la perpétration de tout acte pouvant être jugé comme une menace risqueraient d’avoir une incidence sur la liberté d’expression, la liberté d’opinion, la liberté de la presse et la liberté universitaire.
« Nous allons poursuivre notre travail afin d’empêcher que cette législation comportant de graves lacunes ne devienne des lois comportant de graves lacunes qui vont à l’encontre des droits et libertés démocratiques que le gouvernement prétend protéger », a indiqué M. Yussuff.
« La forte opposition à ce projet de loi est un signe encourageant, tout comme la promesse d’un changement de gouvernement plus tard cette année permettra de renverser les erreurs qu’on laisse se produire actuellement », a-t-il ajouté.