
Tous les segments de la société canadienne doivent appuyer la réconciliation
La Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR) a publié aujourd’hui son rapport final documentant l’histoire et l’héritage tristes du système des pensionnats pour Autochtones du Canada, qui a assujetti plus de 150 000 enfants des Premières nations, inuit et métis à du racisme systémique, à des agressions et à d’autres mauvais traitements.
Le rapport final, établi après six années de rassemblement de témoignages auprès de plus de 6 500 survivantes et survivants, indique clairement qu’il existe un rapport direct entre les agressions physiques et sexuelles ainsi que la maladie et la mort découlant des conditions de vie insalubres et le racisme systémique dont les Autochtones continuent de faire l’objet à l’heure actuelle.
Hassan Yussuff, président du Congrès du travail du Canada, a répondu au rapport en remerciant les survivantes et les survivants et en faisant écho à l’appel de la Commission à la mise en œuvre de toutes ses recommandations dans les plus brefs délais.
« Nous devons reconnaître le courage et la confiance extraordinaires manifestés par les survivants qui ont raconté leur histoire. Pour rendre justice à cette confiance, le gouvernement fédéral doit collaborer avec les provinces, les territoires et les gouvernements des Premières nations pour voir à ce que toutes les recommandations de la Commission soient adoptées sans tarder », a déclaré M. Yussuff.
Cela comprend la recommandation de ratifier et de mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones en tant que cadre de la réconciliation.
Toutefois, M. Yussuff a reconnu que, comme le disait aujourd’hui le juge Murray Sinclair, président de la Commission, « la réconciliation n’est pas une préoccupation exclusive des Autochtones : elle concerne tous les Canadiens et les Canadiennes ». M. Yussuff a convenu que tous les segments de la société canadienne, et non seulement les gouvernements, doivent faire leur part pour démanteler le racisme systémique et appuyer une procédure de réconciliation axée sur les Autochtones.
Depuis plusieurs années, le Congrès du travail du Canada et les syndicats qui lui sont affiliés collaborent avec les chefs des Premières nations dans le cadre de campagnes visant à alimenter les réserves en eau potable propre, à réformer la protection de l’enfance et à revendiquer une enquête nationale sur les meurtres et les disparitions de femmes autochtones.
La Commission a traité de questions précises qui tiennent à cœur au mouvement syndical, incitant le gouvernement fédéral à « établir de concert avec des groupes autochtones une stratégie commune pour combler les lacunes entres les Autochtones et les autres Canadiens et Canadiennes en matière d’éducation et d’emploi ». M. Yussuff a signalé que les Canadiens et les Canadiennes autochtones ont un taux de chômage à deux chiffres depuis 2007 alors que celui des Canadiens et Canadiennes non autochtones ne comprend qu’un chiffre depuis ce temps. Quand ils ont un emploi, les Canadiens autochtones, et particulièrement les femmes, ont des revenus considérablement inférieurs.
« Tous les Canadiens et les Canadiennes ont pour responsabilité de favoriser le processus de réconciliation. Le mouvement syndical continuera d’aider les Premières nations à mettre en œuvre les recommandations de la Commission », a indiqué M. Yussuff.
Pour lire la version intégrale du rapport, cliquez ici.
Photo : Bibliothèque et Archives Canada