Nouvel appel des syndicats du Canada à l’établissement d’un Plan d’action national sur la violence faite aux femmes et aux filles
Pendant que le pays pleure la perte de vingt-deux vies causée par l’horrible tuerie survenue la semaine dernière en Nouvelle-Écosse, les syndicats du Canada appellent de nouveau à l’établissement d’un Plan d’action national sur la violence faite aux femmes et aux filles.
Bien que nous ignorions encore beaucoup au sujet de cette tragédie, la plus meurtrière qui ait eu lieu au Canada, il a été révélé que le tueur a commencé son massacre en abattant sa partenaire intime.
Les refuges pour femmes de la Nouvelle-Écosse et de tout le pays ont demandé aux médias et à la police de dénoncer le récent massacre pour ce qu’il est : un acte de violence fondée sur le sexe.
« Nous devons reconnaître que ces meurtres étaient attribuables à la misogynie », déclare Marie Clarke Walker, secrétaire-trésorière du Congrès du travail du Canada. « Ils n’étaient pas ‘insensés’, ‘aléatoires’ ou ‘isolés’ : Ils s’inscrivaient dans le cadre d’une crise nationale de violence faite aux femmes. C’est cette crise qui fait qu’une femme ou une fille se fait tuer tous les trois jours dans notre pays. »
Des recherches indiquent que la majorité des fusillades de masse ont impliqué de la violence conjugale. La misogynie était au cœur des autres tueries les plus meurtrières du Canada, soit le massacre de l’École Polytechnique qui a eu lieu à Montréal en 1989 et l’attentat au camion-bélier survenu à Toronto en 2018.
Bien que la violence misogyne puisse viser toute femme, certains groupes de femmes sont plus susceptibles que les autres d’en faire l’objet : les femmes autochtones, les jeunes femmes, les femmes ayant un handicap, les femmes trans et les personnes non binaires ont toutes des taux des violence conjugale plus élevés que les autres.
D’autres groupes de femmes se heurtent à des obstacles à l’obtention d’aide et à l’accès à la justice. Les femmes noires et autochtones, les réfugiées et les migrantes et les femmes trans peuvent hésiter à demander l’aide de la police ou des services sociaux parce que cela peut les exposer à d’autres formes structurelles de violence et de discrimination. Les femmes sourdes et les femmes handicapées ont du mal à trouver des services accessibles. Et rares sont les services appropriés qui existent dans les communautés rurales et isolées.
« La pandémie actuelle et la recommandation des autorités de la santé publique de rester à la maison ont accru le péril des femmes », dit madame Clarke Walker. « Les syndicats du Canada applaudissent aux efforts faits par les gouvernements pour voir à ce que les maisons d’hébergement et les autres fournisseurs de soutien disposent des ressources nécessaires pour gérer l’augmentation de la demande et aider les femmes qui ne sont pas en sécurité à la maison. »
Depuis cinq ans, le mouvement syndical canadien a réclamé et obtenu des congés pour violence conjugale dans la compétence fédérale et dans la grande majorité des provinces et territoires. Il faut maintenant aller plus loin.
Le Canada doit dresser un Plan d’action national sur la violence faite aux femmes et aux filles. Cela aiderait à combler les lacunes des services antiviolence et fixerait des objectifs clairs à l’égard des progrès et de l’uniformisation à l’intérieur des différentes compétences et entre elles. Bien que le gouvernement fédéral ait annoncé son intention de dresser un plan, il doit établir le financement et la procédure nécessaires à cette fin.
Le gouvernement fédéral doit intensifier et accélérer ses efforts. Il y a des femmes et des personnes non binaires – particulièrement si elles sont marginalisées – qui meurent littéralement dans l’attente.