La stagnation du marché de l’emploi se poursuit.
Les données sur l’emploi d’avril nous racontent une tout autre histoire au sujet de l’économie canadienne que celle présentée à la population canadienne à l’occasion du dépôt du budget fédéral de 2015 par Joe Oliver au début du mois dernier.
La stagnation du marché de l’emploi se poursuit. Le mois dernier, le taux de chômage chez les jeunes a atteint 13,6 %, le taux de sous-emploi chez les jeunes travailleurs et travailleuses se chiffrant à 29 %. En un an à peine, le Canada a perdu 20 000 emplois à temps plein dans le secteur de la fabrication et 25 000 emplois à temps plein dans l’industrie minière, pétrolière et gazière. Dans le secteur du commerce de détail, le Canada a perdu 63 000 emplois à temps plein et 27 000 emplois à temps partiel au cours de la même période. Parallèlement, plus de la moitié de tous les emplois créés au cours de la dernière année se situait dans le groupe des 55 ans et plus, un signal clair de la stagnation tant chez les jeunes travailleurs que chez leurs homologues d’âge moyen.
Au début du mois de mai, le gouvernement fédéral a équilibré son budget en pigeant dans le Compte d’assurance-emploi pour en retirer un « excédent » de 2,7 milliards de dollars. Cette semaine, les Canadiens ont appris que des millions de dollars additionnels qui avaient été promis pour financer des programmes d’emploi pour les jeunes n’ont pas été dépensés l’an dernier.
« Le gouvernement fédéral se sert de toute évidence des fonds destinés à soutenir l’emploi pour acheter des votes », affirme Hassan Yussuff, président du Congrès du travail du Canada.
« Ce n’est rien de nouveau, mais jamais à un moment pendant lequel il y avait un tel besoin immédiat d’investissement réel dans la formation et la création d’emplois. Mais prendre de l’argent des sans-emploi pour subventionner, entre autres, des comptes d’épargne libre d’impôt pour ceux qui ont les moyens d’épargner, de la publicité gouvernementale et des chèques de prestations pour enfants pour les familles n’ayant pas de frais de service de garde? L’heure est au changement à Ottawa », déclare M. Yussuff.