Droits de la personne et égalité

Réduire l’écart salarial hommes-femmes

4 avril 2014

Une rémunération équitable signifie que le travail des femmes est respecté et apprécié au même titre que celui des hommes. Ce n’est malheureusement pas le cas pour de nombreuses travailleuses au Canada où l’écart salarial hommes-femmes reste important. Grâce aux syndicats, l’écart s’est déjà nettement réduit pour les travailleuses syndiquées, mais l’équité des revenus pour toutes les travailleuses reste l’objectif final.

Comment éliminer une fois pour toutes l’écart salarial entre hommes et femmes?

  1. Faciliter l’adhésion des femmes aux syndicats.
  2. Développer une stratégie de l’emploi qui favorise l’accès des femmes au monde professionnel; améliorer l’accès à l’enseignement et à la formation, aux garderies et autres services afin que les femmes puissent mieux concilier leurs responsabilités professionnelles et familiales.
  3. Mettre en oeuvre les recommandations du Groupe de travail fédéral sur l’équité salariale émises en 2004.
  4. S’assurer que l’ensemble des provinces et territoires aient une législation en matière d’équité salariale.

Ce que le mouvement syndical a accompli

Les syndicats ont longtemps été à l’avant-garde des efforts visant à réduire l’écart salarial entre les femmes et les hommes. Jusqu’aux années 50, les hommes et les femmes qui travaillaient ensemble et faisaient exactement le même travail étaient payés différemment. Ce n’est pas un secret – les premières lois instituant le salaire minimum au Canada ont été écrites pour les travailleuses. Les syndicats ont lutté en faveur d’un salaire égal pour un travail égal au moyen de négociations collectives et de modifications à la législation; ils ont obtenu la mise en place de la législation sur l’équité salariale aux niveaux provincial et fédéral dans les années 50 et 60.

Malheureusement, les employeurs réussissaient encore à payer des salaires moindres aux femmes sous couvert de différences dans les titres de postes, les avantages et les primes. De légères différences dans les fonctions pouvaient représenter de grosses différences de salaire pour des emplois habituellement occupés par les hommes et les femmes étaient souvent aiguillées vers des emplois dits « féminins ». Les travailleuses ont donc dû exiger un salaire égal pour un travail égal, des changements législatifs pour supprimer ces échappatoires et veiller à ce que des différences mineures dans les postes ne puissent plus justifier de payer des salaires inférieurs aux femmes.

On entend par « équité salariale » le droit à un salaire égal pour un travail de valeur égale. Cela signifie que les emplois sont évalués en fonction des compétences, des efforts re quis, des responsabilités et des conditions de travail. De cette façon, il est possible de comparer des postes très différents en termes de valeur pour l’entreprise. En 2004, un groupe de travail fédéral sur l’équité salariale a émis plusieurs recommandations importantes pour résoudre l’écart salarial hommes-femmes au Canada. Le rapport reconnaissait également l’existence d’une discrimination salariale envers les personnes handicapées et les travailleuses et travailleurs autochtones ou racialisés. Le mouvement syndical continue de se battre pour la mise en oeuvre de ces recommandations. Le gouvernement fédéral conservateur en nie la nécessité, en dépit des preuves évidentes du contraire, et a même compliqué davantage les choses pour l’équité salariale des femmes au niveau fédéral.

Seules deux provinces, l’Ontario et le Québec, ont mis en place une législation proactive en matière d’équité salariale qui protège les travailleuses du secteur public et privé. Ces lois obligent les employeurs à prendre des mesures concrètes pour déceler et éliminer toute discrimination salariale. Dans plusieurs provinces, il n’existe aucune législation en la matière. Les syndicats luttent pour la mise en place de façon proactive de lois sur l’équité salariale dans l’ensemble des provinces et des territoires pour assurer le respect des droits des travailleuses du secteur public et privé.

Les négociations collectives et la législation ont sensiblement réduit l’écart salarial. Les femmes syndiquées gagnent en moyenne 6,65 $ /heure de plus que les travailleuses non syndiquées, cela grâce aux efforts concertés des femmes et de leurs syndicats qui ont négocié des salaires en rapport avec les compétences, le niveau d’étude et les responsabilités des travailleuses. Cet avantage syndical se traduit chaque semaine par 552,5 millions de dollars de plus dans les poches des travailleuses qui dépenseront cet argent au profit de leur famille et de leur collectivité.

L’avantage syndical au regard des salaires des travailleuses canadiennes *

Salaire horaire moyen des travailleuses syndiquées: 26,32 $
Salaire horaire moyen des travailleuses non syndiquées: 19,67 $
Avantage syndical: 6,65 $ par heure
Avantage pour les travailleuses syndiquées552,5 $millions/semaine

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