Jugé « radical » à l’époque, le manifeste de regina définit les valeurs canadiennes.
Le 19 juillet 1933, pendant une conférence tenue à Regina, des gens se sont rassemblés pour imaginer un pays meilleur – économiquement durable, socialement responsable, et juste. Leur vision a initialement été qualifiée de « radicale » et propre à causer un désastre. Cependant, une génération plus tard elle est devenue le plan de la politique sociale du Canada pour le reste du 20e siècle et elle a défini les valeurs que de nombreuses personnes considèrent comme les bases de l’identité canadienne.
Comme le récent Manifeste du Grand Bond vers l’avant, le Manifeste de Regina a été accueilli avec un mélange d’incrédulité, de déni et de doute au sujet de son objectif d’améliorer le Canada. Pour les partisans du statu quo, il était illusoire; pour les socialistes déterminés, il n’était pas assez ambitieux.
Adopté au cours du premier congrès national du nouveau parti politique du Canada, la Fédération du commonwealth coopératif (CCF), ce manifeste préconise l’instauration d’une économie socialisée et de réseaux nationalisés de transport, de communications, d’électricité et d’autres services. Il prévoit l’établissement d’un code du travail national englobant le droit des travailleurs et travailleuses de se syndiquer, un régime d’assurance sur la maladie, les accidents, la vieillesse et le chômage et des programmes sociaux tels que les soins de santé à financement public.
Que ce soit un régime national de soins de santé, des pensions de vieillesse, l’assurance-chômage, des normes nationales sur le travail, des allocations familiales et des sociétés d’État chargées de fournir des services notamment de télécommunications, de transport et d’énergie, le Manifeste de Regina indiquait des mesures de réforme économiques et politiques et proposait des solutions à apporter à des problèmes qui trouvent encore résonance à l’heure actuelle et qui demeurent en fait des enjeux électoraux clés.