L’accord commercial avec la Corée sera néfaste au secteur manufacturier du Canada : L’accord a été en grande partie négocié en secret, selon le CTC
OTTAWA ― Le président du Congrès du travail du Canada affirme que l’accord de libre-échange avec la Corée du Sud signé le 11 mars par le Premier ministre Stephen Harper a été négocié à huis clos et qu’il pourrait vider davantage le secteur industriel du Canada.
« Cet accord, comme celui conclu avec l’Europe, a été négocié en grande partie à huis clos, indique Ken Georgetti, président du CTC, mais à mesure que sont dévoilés les détails, il semble que le gouvernement n’a pas réussi à équilibrer correctement les intérêts des secteurs de l’économie canadienne avec les besoins de l’ensemble du pays. » Selon les études menées par Unifor, qui représente les travailleuses et travailleurs du secteur manufacturier canadien de l’automobile, 33 000 emplois dans le secteur manufacturier pourraient être menacés si l’accord est ratifié.
M. Georgetti affirme que : « En 2012, nous avons vendu pour 3,7 milliards de dollars de marchandises à la Corée, mais importé pour 6,4 milliards de dollars en retour. Alors que certains secteurs pourraient bénéficier, dans l’ensemble nous croyons que cet accord, qui a été mal négocié par notre gouvernement, pourrait en réalité augmenter notre déficit commercial avec la Corée. » Le CTC réclame depuis longtemps une stratégie qui vise à équilibrer les échanges commerciaux entre les pays, ainsi que des accords qui favorisent les droits de la personne, les droits des travailleurs et la protection de l’environnement.
M. Georgetti ajoute que l’accord avec la Corée, s’il est ratifié, peut nuire au droit des gouvernements à légiférer dans l’intérêt public et à protéger les services publics. Il a également critiqué la probable inclusion d’un processus de règlement de différends entre investisseur et État. « Nous l’avons vu dans de précédents accords de libre-échange et nous craignons que cela donne aux entreprises coréennes des privilèges spéciaux leur permettant de contester directement les lois et règlements canadiens devant des tribunaux secrets. Les Canadiens ont droit à la transparence. »
« Nous n’avons aucune idée si les négociateurs commerciaux canadiens ont suffisamment examiné les subventions accordées par la Corée du Sud à ses industries, car cet accord a été en grande partie négocié en secret. » M. Georgetti appelle à une transparence totale et à donner au public l’occasion de participer au débat sur l’accord avant qu’il ne devienne loi. « Nous voulons une évaluation complète des aspects sociaux, environnementaux, syndicaux et de santé de cet accord proposé. Les Canadiens ne devraient pas être poussés à accepter un accord qui pourrait nous faire plus de mal que de bien. »
Le Congrès du travail du Canada, voix nationale du mouvement syndical, représente 3,3 millions de travailleuses et travailleurs canadiens. Le CTC réunit les syndicats nationaux et internationaux du Canada, les fédérations provinciales et territoriales du travail et 130 conseils du travail régionaux.
Site Web : www.congresdutravail.ca
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