Pour de trop nombreuses femmes au Canada, la retraite est synonyme de difficultés financières. La probabilité de vivre dans la pauvreté est deux fois plus élevée pour les femmes âgées que pour les hommes. 30 % des femmes âgées isolées vivent en dessous du seuil de pauvreté. En 2008, les revenus de pensions et de retraite ne représentaient que 28,6 % du revenu total des femmes âgées, contre 36,6 % dans le cas des hommes.
Comment s’assurer que les femmes bénéficient de bonnes pensions et d’une sécurité financière au moment de la retraite?
- Améliorer les prestations du Régime de pensions du Canada (RPC) et du supplément de revenu garanti.
- Rétablir l’âge d’admissibilité au supplément de revenu garanti et à la sécurité de la vieillesse (SV) à 65 ans.
- Cesser les attaques contre les services publics, les travailleurs et travailleuses du secteur public et leurs pensions.
- Soutenir la mise en oeuvre de lois proactives en matière d’équité salariale pour réduire l’écart salarial entre les hommes et les femmes.
Pourquoi?
Lorsqu’on gagne moins pendant toute sa vie, les chances de pouvoir prendre une retraite décente avec une certaine sécurité financière sont minces. Trop de femmes travaillent de longues heures dans des emplois mal rémunérés où les plans de retraite sont inexistants ou insuffisants. Les femmes restent moins bien payées que les hommes, et elles continuent d’assumer la plus grande part de responsabilité quand il s’agit de s’occuper de la famille. Elles interrompent leurs carrières, prennent des emplois à temps partiel ou moins bien rémunérés, tout en essayant de concilier responsabilités professionnelles et familiales. De plus, les femmes vivent plus longtemps que les hommes, elles doivent donc économiser davantage pour leur retraite.
L’écart des revenus de retraite persiste malgré ce que les femmes ont réussi à obtenir depuis quelques dizaines d’années :
- Pour les travailleuses à temps partiel : droit aux plans de retraite employeur et amélioration des droits acquis à la retraite.
- Pour celles qui s’arrêtent de travailler pour élever leurs enfants : une réglementation plus équitable au niveau du Régime de pensions du Canada (RPC).
- Indexation sur l’inflation des prestations du RPC et de la sécurité de la vieillesse (SV).
Les femmes sont plus nombreuses à bénéficier de plans de retraite que les hommes (40,3 % contre 37,4 %) essentiellement parce qu’elles ont pu trouver des emplois syndiqués assortis de plans de retraite dans le secteur public. Mais les défis restent nombreux, en particulier pour la prochaine génération de travailleuses. Les femmes jeunes occupent plus fréquemment des emplois à temps partiel, mal rémunérés, et le plus souvent sans aucun plan de retraite. Parallèlement, l’endettement lié aux études et des salaires en bas de l’échelle empêchent d’économiser pour l’achat d’un logement, encore moins pour la retraite.
Avec l’arrivée des enfants, les frais de garde élevés mettent le budget familial à rude épreuve et relèguent aux oubliettes le projet d’économiser pour la retraite.
Pourquoi la sécurité de la vieillesse (SV) et le supplément de revenu garanti (SRG) ont-ils une importance particulière pour les femmes?
- En 2008, la SV et le SRG représentaient 30 % du revenu des femmes âgées, près du double que pour les hommes, ce qui rend ces prestations indispensables sur le plan financier.
- Les femmes retraitées isolées, en particulier les plus âgées, sont parmi les plus pauvres de la population canadienne, car les femmes accumulent en général moins d’années de travail rémunéré et cotisent moins longtemps au RPC/RRQ que les hommes.
- Le gouvernement conservateur fédéral a annoncé en 2012 que l’âge d’admissibilité à la sécurité de la vieillesse et au supplément de revenu garanti serait porté de 65 à 67 ans. Quand cette modification prendra effet, les femmes âgées seront les plus durement frappées.
Ce que font les syndicats
Grâce au combat acharné des syndicats, le taux de pauvreté chez les femmes âgées seules a été réduit de moitié depuis 1976. Les femmes sont dix fois plus nombreuses à bénéficier de plans de retraite employeur qu’en 1974, et le nombre de travailleuses couvertes par un régime de retraite a augmenté.
Les milieux de travail syndiqués offrent le plus souvent des plans de retraites à prestations : 76 % des travailleurs syndiqués bénéficient d’un plan de retraite au travail, contre 28 % des travailleurs non syndiqués. Les femmes étant plus nombreuses dans le secteur public, le nombre d’affiliées aux plans de retraite employeur est plus élevé que jamais. En 2010, 88,8 % des femmes employées dans le secteur public cotisaient à un plan de retraite, et elles représentaient 62 % du total des affiliés dans le secteur public.
Le mouvement syndical canadien mène campagne pour élargir le régime de pensions du Canada/Régime de rentes du Québec, afin que tous les travailleurs et travailleuses du Canada puissent compter sur une retraite décente. Les travailleurs et les travailleuses sont tous affiliés au RPC ou au RRQ. Ce sont des régimes sûrs et entièrement transférables; ils garantissent des prestations prévisibles, sûres et à l’abri de l’inflation jusqu’à la
mort, à peu de frais. Les spécialistes en matière de retraite, les gouvernements provinciaux et les organismes de personnes âgées appuient tous l’augmentation du RPC/RRQ.
Il revient à présent au gouvernement fédéral de travailler avec les provinces et les territoires pour mettre en oeuvre sans délai un plan dûment financé qui introduise graduellement cette augmentation