Le gouvernement fédéral a communiqué des renseignements trompeurs sur le RPC Les documents obtenus par l’AIPRP montrent les manœuvres du ministère des Finances
OTTAWA ― Le ministre d’État aux Finances, M. Kevin Sorenson, et son ministère ont communiqué aux journalistes et au public des renseignements trompeurs à un moment crucial au cours du débat fédéral-provincial en décembre 2013 concernant l’expansion du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec (RPC/RRQ), déclare Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada.
« Le ministère des Finances a rédigé un texte qui a été publié dans un quotidien au nom du ministre Sorenson, indique M. Georgetti. Des documents obtenus en vertu de la Loi sur l’accès à l’information indiquent que lorsque les journalistes d’autres médias ont contesté les faits de M. Sorenson, le ministère s’est empressé de fournir des points de discussion qui ne disaient pas tout ».
Les ministres des Finances se sont réunis à Ottawa en décembre 2013 pour discuter de l’expansion du RPC et du RRQ. Le CTC préconise depuis 2009 des améliorations aux RPC et RRQ qui garantiraient la sécurité du revenu des Canadiens et Canadiennes lorsqu’ils prennent leur retraite. Avant la réunion en décembre, un certain nombre de provinces, y compris l’Île-du-Prince-Édouard et l’Ontario, ont présenté un modèle viable qui prévoient des augmentations aux futures prestations du RPC. La bonification de ces prestations serait financée grâce à une modeste augmentation des cotisations au RPC versées par les travailleurs et leurs employeurs. Ces augmentations de prestations devaient être échelonnées sur plusieurs années.
M. Georgetti affirme que M. Sorensen a publié un article le 4 décembre dans le Financial Post dans lequel il prétend que les augmentations des cotisations au RPC ferait disparaître entre 17 000 et 50 000 emplois. La logique était que les employeurs, mécontents des nouvelles cotisations, refuseraient d’embaucher de nouveaux travailleurs et mettraient à pied certains des travailleurs actuels. « Ces allégations pouvaient seulement être publiées en manipulant les faits », affirme M. Georgetti.
M. Georgetti ajoute : « Les documents préparés par le ministère des Finances et colportés par le ministre supposaient que les nouvelles cotisations au RPC seraient appliquées toutes à la fois et qu’aucun préavis ne serait donné aux employeurs. En fait, le plan proposé par l’Île-du-Prince-Édouard échelonnait les nouvelles cotisations sur une période de plusieurs années. Ce qui fait toute la différence, et le ministre et son ministère l’ont toujours su. Des experts crédibles affirment qu’une augmentation modeste et graduelle des cotisations au RPC aurait une incidence pour ainsi dire négligeable sur l’emploi. Même le ministère des Finances admet qu’une expansion du RPC aurait un impact positif sur l’économie à long terme. »
Lorsque des journalistes ont contesté les chiffres de M. Sorenson, des fonctionnaires du ministère des Finances ont préparé des points de discussion pour que le ministre soit en mesure de défendre sa position. « Nous avons vu les documents obtenus en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, dit M. Georgetti. Le ministère des Finances affirmait une chose derrière des portes closes et une autre dans l’information fournie aux journalistes curieux. »
Les document de l’AIPRP indiquent que le ministère admet que [citation] : « à long terme, l’expansion du RPC apportera des retombées économiques. Une hausse de l’épargne contribuera à des revenus plus élevés dans l’avenir et à davantage de possibilités de consommation pour les aînés. »
Le ministère des Finances a aussi reconnu que les impacts négatifs engendrés par la hausse des taux de cotisations au RPC à la fin des années 1990 ont été compensés par la robustesse fondamentale de l’économie. Selon M. Georgetti, « cette conclusion était tout à fait contraire aux prédictions alarmistes formulées par le ministre Sorenson en décembre 2013 ».
M. Georgetti ajoute : « le ministère des Finances a admis à l’interne qu’il y avait de bonnes raisons pour l’expansion du RPC, mais d’après les documents obtenus par la Loi sur l’accès à l’information, ces conclusions ont été retirées des renseignements remis aux journalistes qui contestaient les chiffres catastrophiques de M. Sorenson ».
M. Georgetti dit qu’il s’agit d’un cas de plus où le gouvernement induit en erreur le public et les médias. Les Canadiens méritent mieux que cela et ils méritent également la sécurité des retraites que seul un meilleur Régime de pensions du Canada est à même d’offrir. Le gouvernement fédéral doit prendre nos problèmes de sécurité des retraites au sérieux avant qu’ils ne s’aggravent. »
Un exemplaire des documents de l’AIPRP mentionnés ci-dessus est disponible à l’adresse suivante : http://bit.ly/1ljNtUu
Le Congrès du travail du Canada, voix nationale du mouvement syndical, représente 3,3 millions de travailleuses et travailleurs canadiens. Le CTC réunit les syndicats nationaux et internationaux du Canada, les fédérations provinciales et territoriales du travail et 130 conseils du travail régionaux.
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