Le prochain budget fédéral donnera l’occasion de rectifier la décevante situation de l’emploi
Le Congrès du travail du Canada dit qu’il s’attend à ce que le budget fédéral du 22 mars prévoie une intervention gouvernementale pressante après des mois de croissance décevante de l’emploi.
Les données les plus récentes sur le nombre des emplois, publiées aujourd’hui par Statistique Canada, indiquent que le marché du travail canadien a continué à piétiner en février. Le taux de chômage est passé à 7,3 % : c’est plus haut qu’il n’avait été en près de trois ans. Le nombre des sans-emploi cherchant du travail a augmenté de 7,2 % depuis 12 mois.
« Ces données illustrent la continuation de la crise de l’emploi à laquelle nous assistons depuis plusieurs mois », dit Hassan Yussuff, président du CTC, qui ajoute que le taux d’emploi des jeunes diminue de façon plutôt constante depuis octobre 2014.
En février, le Canada a perdu 52 000 emplois à plein temps alors que les emplois à temps partiel ont augmenté d’à peu près le même nombre. Le nombre des emplois a augmenté le plus au Québec et en C.-B. alors qu’il a diminué le plus en Ontario, en Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick. Les principaux secteurs de croissance de l’emploi ont été ceux qui produisent des biens, et particulièrement la construction, tandis que les pertes d’emplois ont été concentrées dans le secteur des services et les industries primaires.
Le travail autonome a augmenté de nouveau : depuis un an, il a augmenté près de trois fois plus rapidement que le nombre des personnes occupant des emplois traditionnels.
« Le budget fédéral du 22 mars donnera au gouvernement l’occasion de rectifier rapidement la situation en procédant à des investissements appréciables pour créer des emplois et aider à la transition des personnes en chômage et de leurs collectivités », déclare M. Yussuff.
M. Yussuff signale que les syndicats canadiens s’attendront à ce que ce budget comprenne des mesures à bien des égards, dont des mesures de réforme de l’assurance-emploi et des investissements dans l’infrastructure, la formation professionnelle et la mise en valeur de la main-d’œuvre.
Dans le mémoire qu’il a présenté au cours de la consultation pré-budgétaire, le CTC indique plusieurs mesures précises que le gouvernement peut prendre pour régler la crise de l’emploi et bâtir un Canada plus équitable et plus prospère. Ces mesures comprennent celles que les libéraux se sont engagés à prendre pendant la campagne électorale et qui auraient un effet direct sur le nombre des emplois, telles que les suivantes :
- Des investissements stratégiques dans l’infrastructure, et particulièrement celle des transports en commun, des logements à prix abordable, des établissements pour aînés et des garderies;
- Le financement de la Stratégie emploi jeunesse pour créer au moins 40 000 emplois par année pour les jeunes;
- La création ou l’expansion de programmes de formation préapprentissage;
- Des réparations de l’assurance-emploi permettant d’assurer l’accès des sans-emploi aux prestations sans que des obstacles déraisonnables y soient imposés et sans de longs délais d’attente. Cela nécessite l’annulation des modifications dommageables apportées par les conservateurs à l’admissibilité à l’AE et le rétablissement du personnel de première ligne nécessaire.
M. Yussuff fait remarquer que la réparation de l’assurance-emploi est un des meilleurs moyens de stimuler notre économie car elle permet aux personnes en chômage de toucher des prestations qu’elles dépensent dans leur collectivité locale dans un délai de quelques semaines.
« Les travailleurs et les travailleuses du Canada et leurs familles se trouvent dans une situation économique précaire, mais le Canada est bien en mesure de l’améliorer. J’ai hâte au 22 mars pour voir ce que notre gouvernement prévoit faire à cette fin », dit M. Yussuff en terminant.