L’Institut Fraser ne réussit pas à justifier les REER : Une étude erronée tente d’attaquer la bonification du RPC
OTTAWA ― Le président du Congrès du travail du Canada affirme que l’Institut Fraser a involontairement démontré le bien-fondé du Régime de pensions du Canada, qui est l’option privilégiée d’épargne en vue de la retraite.
« Selon les experts et toutes les données, le RPC est de loin le meilleur moyen de garantir la sécurité financière des personnes à la retraite, précise Ken Georgetti, président du CTC. L’Institut Fraser, pour ses propres raisons idéologiques, préfère promouvoir les REER, qui permettent à l’industrie des services financiers de réclamer aux Canadiennes et Canadiens qui tentent d’épargner pour la retraite les frais de gestion les plus élevés au monde. »
M. Georgetti réagissait à la publication par l’Institut Fraser d’une étude intitulée « RRSPs and an Expanded Canada Pension Plan: A Preliminary Analysis ». L’étude tente de démontrer qu’une hausse du taux de cotisation du RPC entre 1993 et 2003 a provoqué une diminution des versements aux REER pendant la même période. L’Institut considère cette diminution comme néfaste.
« L’analyse de l’Institut Fraser est déficiente, indique M. Georgetti, mais, plus important encore, les REER n’ont pas répondu aux attentes des Canadiennes et Canadiens. Par rapport au RPC, les REER placés dans les fonds communs de placement sont inefficaces et coûteux, et ce sont des crédits d’impôt versés de manière disproportionnée aux particuliers ayant un revenu élevé qui peuvent les acheter. Les sommes dans les REER sont habituellement retirées avant l’âge de la retraite, ce qui ne peut se produire avec le RPC, et les prestations versées par le RPC ne dépendent pas, contrairement aux REER, de la volatilité des marchés financiers. »
M. Georgetti cite des experts renommés qui affirment que les REER sont un échec et que le RPC aurait tout avantage à être bonifié. « Don Drummond, ancien économiste en chef de la Banque Toronto Dominion, a déclaré en 2009 que même si les REER sont recommandés depuis 50 ans, ils n’ont pas donné les résultats espérés. David Dodge, un ancien gouverneur de la Banque du Canada, a pour sa part déclaré en 2012 que l’amélioration du RPC permettrait de résoudre les nombreux problèmes que connaît le système de retraite du Canada, compte tenu notamment de la crise grandissante des régimes de pension d’employeur. »
Le CTC préconise de doubler les prestations du RPC, de façon progressive et totalement financée, par une modeste augmentation des cotisations des travailleuses et travailleurs et des employeurs. « Il est évident que c’est la meilleure voie à suivre, signale M. Georgetti, mais le ministre des Finances, Jim Flaherty, semble écouter ses amis des groupes d’intérêts comme l’Institut Fraser et la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, qui s’opposent à la bonification du RPC. Nous devons le convaincre du contraire. »
Le Congrès du travail du Canada, voix nationale du mouvement syndical, représente 3,3 millions de travailleuses et travailleurs canadiens. Le CTC réunit les syndicats nationaux et internationaux du Canada, les fédérations provinciales et territoriales du travail et 130 conseils du travail régionaux. Site Web : congresdutravail.ca. Suivez‑nous sur Twitter : @CanadianLabour.