Où est la reprise économique du Canada? Pas dans les chiffres de l’emploi publiés aujourd’hui.
Les chiffres de l’Enquête sur la main-d’œuvre publiés aujourd’hui montrent une fois de plus que les déclarations du gouvernement sur une reprise totale de l’économie ignorent la réalité, déclare le Congrès du travail du Canada.
« Le nombre d’emplois manquants est trop élevé », explique Hassan Yussuff, président, CTC. « Le gouvernement dit avoir créé 1,2 million d’emplois, mais en réalité le nombre de Canadiennes et de Canadiens dans la vie active est plus faible aujourd’hui qu’avant la récession, même en tenant compte du vieillissement de la population. »
De plus, a-t-il ajouté, la plupart des emplois créés sont précaires — à temps partiel ou autonomes.
Bien que les chiffres de janvier montrent une augmentation nette de 35 000 emplois, mais c’est l’ajout de 47 000 emplois à temps partiel qui compensent la perte de 10 000 emplois à temps plein.
« Un grand nombre d’emplois autonomes est notoirement précaire. La création de 41 000 emplois autonomes en janvier n’est donc pas un signe positif. Cela indique une stagnation du marché de l’emploi », déclare Hassan Yussuff.
En ce qui concerne les jeunes travailleuses et travailleurs, déjà confrontés à des taux de chômage de près de 13 pour cent, les nouvelles sont elles aussi mauvaises : 15 000 jeunes travailleuses et travailleurs ont indiqué avoir renoncé à chercher du travail. Rien d’étonnant, puisqu’un quart des jeunes travailleuses et travailleurs sont sans emploi ou sous-employés.
La province de l’Ontario a été la plus durement touchée par la récession et elle tarde à s’en remettre. Si le taux d’emploi était le même qu’avant la récession, il y aurait 140 000 emplois de plus pour les travailleuses et travailleurs de l’Ontario âgés de 15 à 64 ans.
Même en Alberta, le nombre d’emplois est insuffisant. Si le taux d’emploi était le même qu’avant la récession, l’Alberta aurait 93 800 emplois de plus. C’est particulièrement inquiétant, car des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs de tout le pays sont partis en Alberta pour travailler et l’on s’attend à une aggravation de la situation économique dans la province.