Rana Plaza : les syndicats demandent de meilleurs conditions de travaille
Au mois de février 2016 une délégation syndicale canadienne s’est rendue au Bangladesh. La délégation comprenait des représentantes et représentants du Congrès du travail du Canada (CTC), du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), d’Unifor et du Syndicat des Métallos (Métallos). Cette déclaration est fondée sur les conclusions des syndicats canadiens.
Le 24 avril 2013, l’usine de vêtements Rana Plaza s’est effondrée, tuant 1 100 travailleuses et travailleurs et en blessant des milliers d’autres.
En ce sombre anniversaire de la pire catastrophe de l’industrie du vêtement du Bangladesh, les syndicats canadiens réclament une vigilance continue afin de veiller à ce que les travailleuses et travailleurs du vêtement du Bangladesh soient traités équitablement et n’aient pas à continuer à risquer leur vie pour gagner leur vie.
Même si la majorité des usines de vêtements du Bangladesh ont maintenant été inspectées au niveau de sécurité électrique, incendie et du bâtiment, les travaux de réparation et les mesures correctrices requises par les inspecteurs progressent beaucoup trop lentement. Les usines de vêtements du Bangladesh ne sont toujours pas sécuritaires. Nous savons par les médias que des incendies ravagent encore des usines au Bangladesh approvisionnant des marques internationales. Il est plus que temps d’agir.
La population canadienne souhaite acheter des vêtements fabriqués dans des usines sécuritaires, par des travailleuses et des travailleurs qui sont traités de façon équitable. Les détaillants et les marques ont la responsabilité de contribuer aux améliorations nécessaires à la sécurité et de faire rapport publiquement sur les conditions d’hygiène dans les usines à partir desquelles ils s’approvisionnent.
Les marques et les gouvernements doivent davantage aider au développement d’une industrie durable dans l’avenir, ce qui ne sera possible que si les droits des travailleuses et travailleurs sont pleinement respectés. La majorité des travailleuses et travailleurs de la chaîne d’approvisionnement sont piégés dans des emplois précaires et souvent dangereux qui paient des salaires de misère et aux longues heures. Selon la CSI, 80 % du commerce mondial et 60 % de la production mondiale sont maintenant entre les mains des chaînes d’approvisionnement des multinationales.
Au Bangladesh, 80 % des travailleuses et travailleurs de l’industrie du vêtement sont des femmes qui gagnent un salaire minimum mensuel moyen qui, selon le Asia Floor Wage Alliance, ne représente que 19 % des besoins de base d’une famille.
En cette triste journée, les syndicats canadiens se montrent solidaires des travailleuses et travailleurs du vêtement au Bangladesh. Nous demandons au gouvernement du Canada de maintenir son engagement en faveur d’un secteur du vêtement réellement durable et sécuritaire. Les Canadiennes et les Canadiens doivent avoir l’assurance que les vêtements importés du Bangladesh d’une valeur de plus d’un milliard de dollars sont fabriqués par des travailleuses et travailleurs qui sont traités avec dignité, dans des conditions sécuritaires.